
C dans l'airTrump envoie les Marines, la contestation se propage...
Décryptage & investigation
1 h 3 min
Français
Disponible jusqu'au 11/07/2025
Face à des manifestations contre la police fédérale de l’immigration (ICE) à Los Angeles, le président des Etats-Unis a décidé de miser sur le tout sécuritaire, et a opté pour une militarisation de la crise. Il a ordonné le déploiement de 2 100 membres de la Garde nationale, malgré l'opposition formelle du gouverneur de Californie — du jamais-vu depuis soixante ans.Mais Trump ne s’est pas arrêté là. Il a demandé l’envoi de deux mille membres supplémentaires de la Garde, auxquels s’ajoutent désormais 700 soldats du corps des Marines. Une décision rarissime dans l’histoire récente du pays, immédiatement perçue comme une provocation politique d’ampleur."Les Marines américains ont combattu pour défendre la démocratie. Ce sont des héros. Ils n’ont rien à faire face à leurs propres concitoyens pour satisfaire le fantasme autoritaire d’un président en roue libre", a dénoncé Gavin Newsom, gouverneur de Californie, sur le réseau X. Candidat putatif à la présidentielle de 2028, Newsom n’a pas mâché ses mots, qualifiant la manœuvre d’"attitude antiaméricaine". Il affirme d’ailleurs avoir été menacé d’arrestation par le président lui-même.À Los Angeles, la maire Karen Bass partage cette indignation. "Pourquoi déployer la Garde nationale ? Pourquoi des Marines ? Nous ne sommes pas un champ d’expérimentation militaire". L’élue démocrate fustige une opération disproportionnée, rappelant que les affrontements restent confinés à "quelques rues" du centre-ville — loin de l’image d’une ville à feu et à sang entretenue par Trump. Elle a néanmoins décrété à partir de mardi un couvre-feu et exigé que le président restitue le "pouvoir" aux autorités locales.Depuis vendredi dernier, la deuxième plus grande ville américaine, à forte population d'origine hispanique, est le théâtre de heurts entre protestataires dénonçant des raids de la police fédérale de l'immigration (ICE) et des forces de l'ordre en tenue anti-émeutes. Ces affrontements sont néanmoins restés sporadiques et très localisés.Qu’importe : Trump évoque une "invasion" d’"ennemis étrangers", et brandit désormais la menace de recourir à l’Insurrection Act, une loi d’exception permettant le déploiement des forces armées pour maintenir l’ordre intérieur. Une escalade verbale assumée par Stephen Miller, qui promettait ce week-end : "Nous reprendrons l’Amérique".Le chef adt de l’istration s’est imposé comme l’un des conseillers les plus influents du président américain. Proche dans sa jeunesse des nationalistes blancs, il est très marqué idéologiquement. Pourfendeur du "wokisme" et partisan d’un renforcement du pouvoir exécutif, il est l’architecte de la politique anti-immigration du président. C’est lui qui aurait mis ces dernières semaines sous pression les agents fédéraux de l’immigration (ICE) pour qu'ils ent de 600 arrestations par jour à 3000. Depuis, les rafles s’intensifient et les protestations gagnent du terrain.Après Los Angeles, des manifestations ont éclaté mardi à Chicago, Atlanta, Seattle, Denver, San Francisco et d’autres grandes villes. Au Texas, le gouverneur républicain Greg Abbott a annoncé le déploiement de réservistes de la Garde nationale, en anticipation de mobilisations attendues dans les jours à venir.Les experts :- Pierre HASKI - Chroniqueur international - Inter et Le Nouvel Obs- Laure MANDEVILLE - Grand reporter - Le Figaro, auteure de Qui est vraiment Donald Trump ?- Josephine STARON - Directrice des études et des relations internationales - Synopia- Lauric HENNETON - Spécialiste des États-Unis, maître de conférences à l’Université Versailles-Saint QuentinEn savoir plusFace à des manifestations contre la police fédérale de l’immigration (ICE) à Los Angeles, le président des Etats-Unis a décidé de miser sur le tout sécuritaire, et a opté pour une militarisation de la crise. Il a ordonné le déploiement de 2 100 membres de la Garde nationale, malgré l'opposition formelle du gouverneur de Californie — du jamais-vu depuis soixante ans.
Mais Trump ne s’est pas arrêté là. Il a demandé l’envoi de deux mille membres supplémentaires de la Garde, auxquels s’ajoutent désormais 700 soldats du corps des Marines. Une décision rarissime dans l’histoire récente du pays, immédiatement perçue comme une provocation politique d’ampleur.
"Les Marines américains ont combattu pour défendre la démocratie. Ce sont des héros. Ils n’ont rien à faire face à leurs propres concitoyens pour satisfaire le fantasme autoritaire d’un président en roue libre", a dénoncé Gavin Newsom, gouverneur de Californie, sur le réseau X. Candidat putatif à la présidentielle de 2028, Newsom n’a pas mâché ses mots, qualifiant la manœuvre d’"attitude antiaméricaine". Il affirme d’ailleurs avoir été menacé d’arrestation par le président lui-même.
À Los Angeles, la maire Karen Bass partage cette indignation. "Pourquoi déployer la Garde nationale ? Pourquoi des Marines ? Nous ne sommes pas un champ d’expérimentation militaire". L’élue démocrate fustige une opération disproportionnée, rappelant que les affrontements restent confinés à "quelques rues" du centre-ville — loin de l’image d’une ville à feu et à sang entretenue par Trump. Elle a néanmoins décrété à partir de mardi un couvre-feu et exigé que le président restitue le "pouvoir" aux autorités locales.
Depuis vendredi dernier, la deuxième plus grande ville américaine, à forte population d'origine hispanique, est le théâtre de heurts entre protestataires dénonçant des raids de la police fédérale de l'immigration (ICE) et des forces de l'ordre en tenue anti-émeutes. Ces affrontements sont néanmoins restés sporadiques et très localisés.
Qu’importe : Trump évoque une "invasion" d’"ennemis étrangers", et brandit désormais la menace de recourir à l’Insurrection Act, une loi d’exception permettant le déploiement des forces armées pour maintenir l’ordre intérieur. Une escalade verbale assumée par Stephen Miller, qui promettait ce week-end : "Nous reprendrons l’Amérique".
Le chef adt de l’istration s’est imposé comme l’un des conseillers les plus influents du président américain. Proche dans sa jeunesse des nationalistes blancs, il est très marqué idéologiquement. Pourfendeur du "wokisme" et partisan d’un renforcement du pouvoir exécutif, il est l’architecte de la politique anti-immigration du président. C’est lui qui aurait mis ces dernières semaines sous pression les agents fédéraux de l’immigration (ICE) pour qu'ils ent de 600 arrestations par jour à 3000. Depuis, les rafles s’intensifient et les protestations gagnent du terrain.
Après Los Angeles, des manifestations ont éclaté mardi à Chicago, Atlanta, Seattle, Denver, San Francisco et d’autres grandes villes. Au Texas, le gouverneur républicain Greg Abbott a annoncé le déploiement de réservistes de la Garde nationale, en anticipation de mobilisations attendues dans les jours à venir.
Les experts :
- Pierre HASKI - Chroniqueur international - Inter et Le Nouvel Obs
- Laure MANDEVILLE - Grand reporter - Le Figaro, auteure de Qui est vraiment Donald Trump ?
- Josephine STARON - Directrice des études et des relations internationales - Synopia
- Lauric HENNETON - Spécialiste des États-Unis, maître de conférences à l’Université Versailles-Saint Quentin